Le Collectif Curry Vavart a le plaisir de vous inviter au vernissage de la 48e exposition du CP5 :
.・.・. ACTES D'EXIL .・.・.
L’exil est un tout.
Créer en exil c’est créer dans l’exil.
La création en exil est comme l’exil, elle se fait dans la douleur et la tourmente. L’artiste, déjà dépouillé par son exil, se dépouille, dans son acte de création, comme dans un rituel initiatique où il doit abandonner une partie de soi pour restituer, dans ce non-lieu, les fragments inachevés du lieu de son abandon. Lui, l’errant statique, s’absorbe dans la fatale dynamique.
Parce qu’il n’y a pas d’exil heureux !
Comme le lieu de l’exil, le champ de la création artistique est espace à part, singulier, ni milieu « naturel » ni milieu « réel », il n’est même pas un espace « intermédiaire ».
C’est un limes de l’improbable éclosion où l’artiste est un passeur chavirant dans sa traversée entre le mal-être là-bas et le mal-être ici et maintenant. Sa création traverse son soi pour y puiser son souffle et sublimer l’autre pour lui porter sa détresse, ses doutes, ses interrogations, ses ruptures et ses espérances.
Parce qu’il n’y a pas d’exil heureux !
Dans le silence du déracinement et de la déchirure, dans la solitude et l’isolement, l’artiste se cherche une identité en mutation, plurielle, polysémique et parfois polyphonique. Fuyant l’exclusion, la marginalisation, la soumission, il invente des noces nouvelles et appelle son semblable à l’harmonie des êtres.
Il n'y a pas d'exil heureux …
A travers une sélection d’œuvres, les artistes plasticiens et leurs ami(e)s vous invitent à découvrir leurs créations (Performance, installations, sculpture, dessins, photos, vidéo, poésie, lecture de texte, et concert de musique) et partager des moments forts durant cet événement sous le signe « Actes d’Exil ».
Azzedine SEDJAL
Paris, le 03 mai 2016
Le CP5 est un espace d’expositions artistique éphémère, installé dans le hall d’entrée d’un ancien vestiaire SNCF, complètement habillé de contreplaqué 5mm pour ce projet.
Il y a encore deux ans, ce bâtiment des années 20, situé dans le 18e arrondissement de Paris, accueillait les derniers ouvriers du site SNCF Pajol, actuellement en réaménagement. Le hall d’entrée est une place de choix : seul et unique accès aux vestiaires, douches et réfectoire, utilisés par plusieurs centaines de cheminots chaque jour, des vitrines destinées à l’affichage syndicale occupaient ses murs.
Aujourd’hui, le bâtiment désaffecté a été investi par le collectif d’artistes Curry Vavart en convention avec la SNCF. Des ateliers et bureaux partagés, une salle de répétitions, installés temporairement jusqu’à réhabilitation du bâtiment, reçoivent les artistes et associations membres du collectif.
Investies à plusieurs reprises par les artistes pour présenter leur travail, c’est de ces vitrines qu’est parti le projet du CP5 afin de doter le bâtiment d’un espace d’exposition optimisé.