Le Collectif Curry Vavart a le plaisir de vous inviter au vernissage de la 34e exposition du CP5 :
.･.･. CAPRICE .･.･.
Avec SCOTT BATTY, MARIANA KROUTILIN, RICHARD LAILLIER, WARREN LAMBERT, GEOFFROY LANDES, GUILLEMETTE MONCHY, VINCENT PRIEUR, CLÉO SARRAZIN, VLADIMIR VATSEV, ANAÏS YSEBAERT
Commissariat : WARREN LAMBERT
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À quand remonte votre dernier caprice ? Un caprice ne vient jamais seul, mais précisément il vient. Il n'arrête pas de venir et de revenir même. De surprendre aussi : c'est un cadeau que l'on se fait et qui ne déçoit pas. Comme un petit crime non prémédité, une atteinte à la raison et à toutes les raisons du monde. Comme une invitation, une inclination naturelle (tel ce clinamen qui, lentement, déviait la chute des atomes chez Lucrèce et présidait, inexpliqué et inexplicable, à la naissance de la matière) à la récidive. Un don. Les enfants sont capricieux, même si nous échouons à voir dans leur caprice autre chose qu'un non adressé aux nôtres. Car le caprice n'est jamais le refus pour le refus (ou alors pour le plaisir de refuser) mais dit non pour affirmer autre chose, ailleurs : faire un caprice c'est toujours dire, et dire librement, oui. On FAIT un caprice précisément, comme on fait un cadeau, mais on ne caprice pas. Car le caprice s'il comprend l'entêtement (ou une certaine persévérance) finit toujours par le dépasser comme précisément ce qui ne dit que non ; non à l'autre, à ses raisons comme à la nôtre, non à ce qui ne vient pas de nous ou vers nous avec bienveillance. On pense souvent que les enfants s'entêtent tant qu'on n'a pas compris de quel caprice ils sont l'otage (l'hôtage ?). On s'entête alors à ne pas voir quel caprice ils font. On peut renoncer à s'entêter, dire non au non mais le caprice est toujours plus simple et autre chose qu'une lutte. Contrairement au caprice, on trouve toujours une bonne raison de s'entêter. On fait un caprice jusqu'au bout, jusqu'à son bout qui en définitive pointe vers le suivant sans même le savoir, sans savoir quelle forme il adoptera. On pourrait même dire que si le caprice est un signe si fort de liberté, de sa propre liberté, c'est par le fait qu'il nous choisit, qu'il fait de nous des élus. Tous les caprices viennent du monde et y retournent, excitent notre susceptibilité à leur égard. Ils agissent comme des aimants (et nous aussi, donc), autrement dit une force du même ordre que la gravité : quelque chose qui tient les choses ensembles et pourtant distinctes. Un caprice a toujours, de près ou de loin, à voir avec un contact. Animaux, objets, enfants sont le peuple du Caprice. Un monde de caprices qui se bousculent, se saluent de loin, se frôlent, s'entrecroisent ou se repoussent : un monde rempli de cadeaux.
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Le CP5 est un espace d’expositions artistique éphémère, installé dans le hall d’entrée d’un ancien vestiaire SNCF, complètement habillé de contreplaqué 5mm pour ce projet.
Il y a encore deux ans, ce bâtiment des années 20, situé dans le 18e arrondissement de Paris, accueillait les derniers ouvriers du site SNCF Pajol, actuellement en réaménagement. Le hall d’entrée est une place de choix : seul et unique accès aux vestiaires, douches et réfectoire, utilisés par plusieurs centaines de cheminots chaque jour, des vitrines destinées à l’affichage syndicale occupaient ses murs.
Aujourd’hui, le bâtiment désaffecté a été investi par le collectif d’artistes Curry Vavart en convention avec la SNCF. Des ateliers et bureaux partagés, une salle de répétitions, installés temporairement jusqu’à réhabilitation du bâtiment, reçoivent les artistes et associations membres du collectif.
Investies à plusieurs reprises par les artistes pour présenter leur travail, c’est de ces vitrines qu’est parti le projet du CP5 afin de doter le bâtiment d’un espace d’exposition optimisé.